La Futuwah (13)
DEUXIEME PARTIE
AU NOM DE DIEU L’INFINIMENT BON LE TOUT MISERICORDIEUX
dimanche 5 novembre 2023
La Futuwah est d’être toujours dans la crainte révérencielle de Dieu en toi-même comme dans tes actions extérieurs.
Yahya Ibn Mu adh al Razi [1] a dit : - Il est deux sortes de craintes révérencielles : la crainte extérieure par laquelle vous vous assurer qu’aucune de vos actions n’a d’autre but que celui de plaire à Dieu, et la crainte intérieure qui ne permet à votre cœur de ne rien recevoir d’autre que Dieu Lui-même.
Un des actes de Futuwah est de se préserver des tentations du démon par le jeûne.
Ibn ‘Isam a dit : - Celui qui jeûne ne peut être approché du démon si sa conscience du jeûne est véridique.
La Futuwah est l’influence de l’invocation divine (Dhikr) sur la vie intérieure et extérieure du serviteur de Dieu.
Sur le plan extérieur cette action se traduit par le recueillement et le plan intérieur par le contentement (ar Rida). Junayd [2] a dit : - Il est des serviteurs de Dieu tels que s’ils mentionnent la Magnificence divine leurs corps se dispersent par l’angoisse d’être séparés de Lui et par la crainte qu’Il leur inspire. Ce sont des gens libres, doués de finesse et d’éloquence, doués de la connaissance de Dieu et des convenances qui appartiennent à chacun de Ses « moments ».
La Futuwah est d’être confiant en ce que Dieu vous assure et d’agir conformément à Sa volonté.
Abul Husayn al Farisi [3] a dit : - Ne pense pas à ta subsistance, elle t’a été garantie, mais attelle-toi plutôt à l’œuvre qui t’a été assignée. C’est là le chemin de l’homme doué de générosité et des Fityan.
[1] Yahya Ibn Mu adh al Razi (m.258 /871) : célèbre disciple Ibn Karram (m.255/869). Il a enseigné à Nishapur où il était considéré comme un grand maître du soufisme, on lui doit certaines sentences célèbres, telle « Qui se connaît connaît son Seigneur ». V.Suyuti in L.Massignon, Textes inédits, p.27 ou « Le paradis est la prison des gnostiques comme le monde est la prison des croyants ».
[2] Abul Qasim al Junayd (m.298/910) : disciple de Muhasibi et de Sari al Saqati, il est considéré comme le chef de file du soufisme Bagdadien et le père spirituel des Turuq (voies) soufies qui font remonter leur chaîne de transmission jusqu’à lui. Il fut aussi l’un des maîtres de Hallaj avant que finalement leur relation ne soit rompue.
[3] Abul Husayn al Farisi (m. 370/980) : maître de Kalabadhi (m.380/990-1).